"Les pelouses étaient si dures"...Episode 2: The only left foot in town.
Le W5 Crew, dans la pratique de son football, a toujours respecté une certaine tradition de jeu. Une envie d’aller de l’avant, mais de poser le jeu, toujours. Ici, pas de longs ballons vers d’éventuels joueurs pivot.
Et cela convenait très bien à l’un des joueurs clé du W5 Crew : Bauer.
Un physique qui n’impressionnait pas, mais une technique qui faisait des jaloux.
Mais avant tout, Bauer était LE pied gauche du Crew.
Seul gaucher, il devint l’homme du couloir gauche, et le centreur attitré de son équipe. Plus challenger que favori des supporters, plus Ben Baker que Olivier, Bauer n’était pas LA star du Crew.
Pourtant, sa réputation fut vite ancrée dans le milieu.
On lui reprochait sa nonchalance dans l’effort, son manque de vivacité, mais tous ces reproches disparaissaient dans les grands rendez-vous qui lui permettaient de prouver qu’il était là, et bien là.
Le duo qu’il forma pendant de nombreuses années avec Yao a marqué les esprits. Une complémentarité qui a fait échouer bon nombre d’adversaires venus pour gagner, et une efficacité probante.
Yao, homme de base de la défense, Bauer, atout technique, distribuant les caviars à son partenaire lorsque celui-ci quittait ses bases arrières.
Se revendiquant de Chris Waddle, Bauer n’était pourtant pas le joueur parfait. Ses difficultés dans la finition furent mises en évidence lorsqu’il tenta de décrocher un contrat professionnel dans une célèbre équipe de la West Coast. Une fois de plus, on lui reprocha sa nonchalance à l’effort, et son physique un peu juste ne lui permit pas de gravir cet échelon qu’il convoitait tant.
Mais peu importe.
Car penser qu’il ne vivait que pour ça aurait été faire fausse route.
Bauer, the only left foot in town, pratiquait le football comme Paul Gasgoigne, comme Georges Best, avec ce plaisir intense que seuls les artistes savent prendre sur un terrain. Un football d’un autre temps, en quelque sorte.
Aujourd’hui, alors que cette équipe du W5 Crew hante encore les esprits de nombre de joueurs, beaucoup se souviennent comme Bauer a apporté au football.
Sous couvert d’anonymat, un observateur avisé de l’époque témoigne : « j’étais déjà sur le déclin lorsqu’il est arrivé dans le circuit. Ce n’était pas le joueur le plus effrayant que j’ai vu passé, il semblait normal ; mais il voyait si vite le jeu, et possédait une telle technique, qu’il était capable, à tout moment, de faire gagner son équipe, ou de la remettre sur les bons rails ».
Un témoignage qui résume à lui seul ce qu’était Bauer sur un terrain…
To be continued…
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